Legendes du Ssarkh

Légendes du S'sarkh



(Ces informations ne peuvent être connues en RP que par les personnages de la faction des Témoins du S'sarkh)

La Couronne d’Olivani



" Cette légende se passe avant les temps premiers, alors que notre Faction s’apprêtait à recevoir le Bijou des îles des mains des millénaires Nemens. Les heureux ayant connu la Révélation n’avaient pas encore rallié ce que deviendrait rapidement la ville de la Sagesse que nous connaissons désormais, et notre société n’avait point réellement pris corps, hélas.

En ce temps de séparation, donc, alors que nous étions encore mal connus, dispersés et stigmatisés par les êtres ignorants, se trouvait un errant. Un Sage. Un Nelda du nom d’Olivani... Descendant d’une famille de modestes fermiers, le bienheureux avait connu très tôt la Voie de Raison mais avait en contrepartie été rejeté par ses géniteurs obtus. Ermite et convaincu de la vérité de son chemin, Olivani s’isola dans la forêt Leste, profitant de ses formidables dons vis-à-vis de la Chimère pour se soustraire aux bêtes fauves de ces terres. Là, coupé de tout, près d’un ruisseau, il se construisit une cabane de branches et de feuilles.

Là, près de ce qui est désormais connu comme étant le ‘Cercle d’Olivani’, le Nelda trouva un arbre à la circonférence gigantesque, et entreprit de graver dans son écorce son passé, son présent et son futur. C’est d’ailleurs ainsi que pu nous être rapporté son récit…

« D’un roc acéré, j’ai rasé ces poils qui m’avilissent au rang d’animal avant d’entreprendre de me scarifier à la gloire du S’sarkh, ornant ma désuète enveloppe putrescible des plus fins symboles en l’honneur du Grand. Enfin, je me suis cousu paupières et oreilles, me jurant de n’ouvrir les yeux sur ce monde rempli de tromperies que lorsque j’aurais atteint la parfaite Harmonie. Méditation et jeûne, souffrance et tranquillité. Mon esprit se forgera de force ; se gorgera de philosophie. »

A en croire les inscriptions, Olivani vécut ainsi dans la forêt pendant une dizaine d’années. Isolé et méditatif, dans l’attente de l’heure où, sûr de lui, il partirait enfin « répandre la Vérité sur les terres ignorantes ». Probablement le Nelda arriva quelque peu à ses fins, puisque son esprit imposa à son corps de continuer à fonctionner là où beaucoup auraient péri devant les privations et les dangers qu’impose nécessairement ce type d’habitat. Probablement n’était-il qu’une enveloppe squelettique et décharnée, au seuil de la mort mais refusant pourtant obstinément d’y basculer.

Mais là n’est pas la question. Un passage du texte qui nous est parvenu, gravé bien après le début de la retraite du Nelda, est particulièrement intéressant et est à l'origine de ma propre réflexion :

« Un jour que je rentrais d’une longue marche de communion dans la forêt, ma patte se prit dans la racine d’un arbre millénaire, et je tombais tête en avant, dévalant le petit monticule sur lequel je me trouvais. Truffe dans la terre, j’eu la surprise de découvrir au milieu des feuilles du sombre endroit dans lequel j’étais arrivé une pierre parfaitement ronde et d’une texture splendide. Comme du satin. Une étrange énergie la chargeait, et j’entendais son pouvoir bourdonner, balbutiant des mots encore trop inaudibles à mon esprit. »

Olivani vit là un signe. Le signe que le S’sarkh reconnaissait sa Foi. Bien entendu le Nelda, tout comme nous, savait pertinemment que le S’sarkh n’avait rien à prouver ni à devoir. Aussi le Témoin imagina dans ce don incontestable un moyen de tester sa conviction, de l’approfondir. Comme une ultime épreuve qui amènerait la consécration de tant d’années d’errance.

« Un cadeau. Un don qui me tuera ou m’affirmera, qui me construira. Je sais, je sens que cette pierre s’imbrique, doit s’imbriquer dans un tout. Je dois percer son mystère, révéler son pouvoir. M’en servir pour m’élever. Elle veut m’apprendre quelque-chose, elle doit m’apprendre quelque-chose oui, c’est incontestable. Je la sens vibrer, et j’arriverai à interpréter ces vibrations. Je lui forgerai un écrin, j’ouvrirai les cloisons qui me séparent encore d’elle. Bientôt, lorsque j’aurais trouvé le moyen, nous ne ferons qu’un. »

Après avoir jeûné pendant des semaines entières et entamé un long travail de réflexion, Olivani s’attela physiquement à la tâche. De ses mains habiles et uniquement avec les matériaux dont il disposait, il fabriqua une couronne. Une solide couronne composée des plus anciens et nobles végétaux dans laquelle le Nelda incrusta la Pierre d’Encre.

Ce travail lui prit bien du temps, et lui coûta trois doigts. Le récit de l’Arbre nous conte l’abominable souffrance et la difficulté de l’œuvre, sans attendrissement ou larmoiement aucun. Olivani n’écoutait que son esprit et n’avait que faire des supplications de son enveloppe. Ainsi, jamais le Nelda ne défit les fils qui le rendaient aveugle ni ne requit d’aide. Tâtonnant, petit à petit, il plia les branchages et créa sa Couronne, artefact légendaire qu'il détrempa de son sang. Puis l’utilisa…

« Elle s’adaptait parfaitement à ma tête, comme une amante se love dans les bras de son aimé, et je me sentais puissamment exister à son contact. Elle me susurrait des mots intranscriptibles par l’écriture, des notions fondatrices que nous ignorions pourtant. Elle décuplait mes capacités de réflexion, me poussait à envisager d’autres théories, d’autres voies à mon Adoration. Me parfaisait… Paradoxalement, la Couronne faisait souffrir mon corps, m’imposait une dote d’épine à chaque utilisation. Mon visage ne ressemble plus à rien, mes chairs sont à vif. Pourtant, je ne peux plus être complet sans elle. Ce soir, je la pousserai à la symbiose totale. »

Ici s’arrête le récit d’écorce. Olivani n’a pas gravé la suite sur l’arbre, et ce n’est qu’après plusieurs cycles qu’un petit groupe de Propage découvrit son cadavre décomposé, au cœur des bois. Les Témoins relevèrent le récit et enterrèrent la dépouille au pied de l’arbre, sans guère chercher à connaître les causes exactes de la mort du Nelda méconnaissable (mort naturelle ? attaque d’effluves ou d’animaux ?... Meurtre ?).

De la Couronne, nul ne sait ce qu’il est advenu : a-t-elle été emportée par l’un des Témoins ? Est-elle enterrée avec Olivani ? Ou avait-elle disparue avant la mort du Nelda ?

Le secret de l'emplacement de la tombe est, dit-on, jalousement gardé, voir oublié, et le mystère reste entier. Ainsi, la Légende de la Couronne d’Olivani, artefact aux propriétés obscures mais probablement puissantes, reste l'une des plus prisées des jeunes aventuriers…"

Paragus, Propage


Igana la belle

Un jour que rien ne différenciait des autres, sortit des flots la plus splendide des créatures. Ses cheveux étaient d’or, ses dents d’ivoire, sa peau de satin diaphane et ses yeux dignes des plus beaux océans. Sa robe de fourrure et de plumes laissait un enivrant parfum d’écume sur son sillage, et à son délicat bras blanc pendait un petit panier tressé d’argent et de rubis dans lequel étaient disposés toutes sortes d’alléchants fruits. Igana était son nom et sa voix semblable à mille clochettes d’argents, pure et flatteuse. Emplie de malice.

Igana était en réalité elle-même le fruit des machinations du P'khenS'sarkh, illusion habile qui avait pour but de charmer les races de poussière et les emmener vers une mortelle destinée. Créature au cœur de ténèbres soigneusement recouverte d’une enveloppe de lumière, Igana n’était qu’un outil sans volonté propre, âme asservie aux plus sombres desseins.

La Splendide se rendit tout d’abord dans l’Equilibrium, les fleurs fanant sur son passage et la mort couvant dans son joli sourire. Là, dans un champ, elle trouva un Surveilleur en pleine prière pour la Dame grise et lui tint ce discours, sa voix enjôleuse s’écoulant comme un ruisseau d’eau fraîche :

« Ô, Très Noble Equilibrien, je suis la Prophétesse, et je vois en toi l’Avenir du Monde. Tu es Unique, sans nul Pareil sur ces terres et dans ta Faction. Tu es le Rouage le plus important et le plus précieux, laisse-moi avoir l’honneur de t’offrir un fruit. Cette pêche. »

Et Igana tendit une pêche alléchante à l’Equilibrien qui, trop flatté par les mots du beau Mirage, se laissa prendre au piège et croqua dans l’offrande.

Igana disparue ensuite pendant quelques temps, avant de réapparaître près d’une ville des Hauts Rêvants. Là, elle aborda un Nelda qui regardait les nuages, et lui murmura, sa voix éthérée berçant comme mille comptines enfantines :

« Ô, Sage Rêvant, je suis le Songe, et je vois en toi l’Avenir du Monde. Tu es la pierre angulaire de ta Faction, celui qui se rappelle de tout ce qu’il voit dans son sommeil et qui est capable d’enseigner des prédictions particulièrement précises. Tu es celui qui abolira les temps sombre. Laisse-moi avoir l’honneur de t’offrir un fruit. Cette mangue… »

Igana tendit une mangue tentatrice au Nelda qui croqua dedans sans vraiment y faire attention, hypnotisé par l’apparence digne d’une Muse de l’inconnue qui l’avait abordé.

Igana reprit immédiatement sa route, pour se rendre à la Fraternité du Désordre. Avec patience, elle s’approcha d’un Tchaë méfiant et lui chanta, sa voix aussi légère qu’une bise d’hiver :

« Ô, Sage Tchaë, je suis le Forgeron, celle qui apporte la Perfection. On m’a envoyé des Visions qui te mettaient au devant de tous les autres ; tu es l'Avenir du monde. J’ai vu que tu créerais l’Engin Légendaire, merveille de technologie digne des plus grands de ton peuple. Mais que rien ne serait Parfait tant que tu n’auras pas croqué dans ce fruit... Dans ce raisin. »

Et le Tchaë, absorbé par la perfection des traits d’Igana et pensant que c’était probablement l’envoyée de Shamgre, mangea le raisin sans se faire prier. La dévouée du Mal, quant à elle, s’en alla voguer du côté du Matriarcat. Sur les terres du Déclin, sans finesse aucune, elle se plaça sur la route d’une Lame qui s’entraînait et lui énonça, sa voix plus tranchante qu’une épée d’acier :

« Ô, Puissante Tydale, je suis la Guerrière, je suis l’Etoile ; celle qui ne connaît point la défaite. Je vois en toi celle qui arrêtera le Déclin, celle qui tissera une nouvelle trame, celle qui est l'Avenir du monde. Ta force sera bientôt décuplée et rien n’entravera ta route. Croque, ma Soeur. Croque dans cette pomme. »

Igana lança la pomme à la Tydale qui la mangea sans se faire prier, pensant sauver ainsi sa Faction de son extermination planifiée.
La Perfide s’en alla immédiatement du côté de la Confrérie des Six, où elle dit à un de ce Peuple qui pleurait dans l’ombre, sa voix plus mystérieuse que jamais :

« Ô, Cruel Rejeté, je suis l’Indice, celle qui mène vers les Six. Bientôt, tu seras adulé partout, tu seras accepté partout; tu seras l'avenir du monde. Les Nemens reconnaîtront ta valeur et se prosternerons devant ta magnificence. Ceux qui t’ont chassé se noieront dans leurs propres larmes de repentir et tu brilleras comme mille soleils. Avant de goûter à ta victoire prochaine savoure ce modeste présent. Savoure cet abricot. »

Le Fraternel enorgueillit et avide de reconnaissance goba le fruit tout rond, et les pas d’Igana finirent de la conduire aux portes de Lerth, où un Témoin méditait. La Vilénie personnifiée s’approcha comme un serpent, sûre de sa victoire, et énonça au Témoin, sa voix plus marquée d’incohérence que celle d’un Stigmatisé :

« Ô, Attentif Illuminé, je suis la Clef, celle qui détient la Vérité. Celle qui te permettra de faire briller ton esprit au dessus de tous les autres. Celle qui fera de toi l'Avenir du monde, comme le veut la raison. J’ai ainsi pour toi une figue qui t’apportera la félicité et la renommée que tu as toujours méritées. Prend, toi à qui on ne donne jamais rien, elle est à toi.»

Mais le Témoin ne bougea pas. Igana tenta de l’envoûter de son apparence, mais le Témoin était comme aveugle à ses charmes. Elle essaya de l’enivrer de son parfum, mais le Témoin semblait se fier à aucune fragrance. Même la douce voix d’Igana, ses rires et ses pleurs, laissèrent l’individu de marbre… Igana s’énerva devant cet incompréhensible échec, tant et si bien qu’elle ne vit pas la lame s’abattre sur son cou. Le Témoin, nullement dupe de charmes s’adressant à son égo et à son désir charnel, venait de trancher proprement la tête de la redoutable Igana, dont le corps se transforma immédiatement en embruns volatils, regagnant le néant d’où elle était sortie.

Hélas, le mal avait déjà en grande partie été fait. L’Equilibrien, usant d’une ambition soudainement surdimensionnée se fit une place dans la société et convainquit ses pairs que le S’sarkh leur voulait du mal. Le Nelda rêva que le S’sarkh détruirait le monde et le Tchaë mourut dans un accident qui fut attribué à notre Guide. La Tydale, quant à elle, cru voir dans les étoiles que le S’sarkh était l’ennemi à anéantir et le Fraternel écrivit une thèse multiplement reprise affirmant que les Six avaient été soustraits par la faute du S’sarkh. Seuls les Témoins, dont le membre n’avait croqué aucun fruit d’Igana, échappèrent à la duperie et ne subirent pas le stratagème du P'khenS'sarkh pour souiller le noble Créateur de notre monde.

Depuis, nous nous évertuons à défaire ce qui a été fait et à ouvrir les yeux à ceux qui ont fauté. »

Igana la Belle, Légende populaire (aussi adaptée en chanson), par le Propage Yaligo

L’œuf de Feu



« Il y a bien longtemps, en plein milieu d’un bois du cœur de l’île qui rien ne distinguait des autres, se trouvait une vaste clairière de cendre. Et au centre de cette clairière, un œuf de Feu.

Un œuf parfaitement rond, un œuf incarnat irradiant la magie et maintenant autour de lui un constant climat de fournaise. Personne n’osait s’approcher de l’ardent œuf de sang, et tout le monde se portait bien en feignant son ignorance. Tant et si bien que les cycles passèrent, qu’on oublia quand l’œuf était apparu et qu’on se contenta d’éviter simplement de s’aventurer dans la forêt le protégeant.

Pourtant, un jour, à l’initiative d’une des Factions de Poussière ou de la race Nemen – nulle archive ne le précise - les Érudits se penchèrent sur le cas de l’œuf de Feu, et décidèrent de l’étudier plus en détail.

Les Factions envoyèrent donc chacune un de leur membre pour percer le mystère de l’étrange sphère. Une fière Tydale du nom d’Adrisse pour le Matriarcat, un sage Nelda prénommé Lyanoé pour les Rêvants, un inventif Tchaë connu sous l’appellation de J’kan pour la Fraternité, Kislka l’Etrange pour la Confrérie, Garell le Pieux l’Equilibrien et un modeste Témoin dont on ne prit hélas point la peine de retenir l’identité.
A eux se joignirent A’ta’la’l’ka, une jeune Nemen au mutisme déroutant.
Pendant de longs jours, le groupe hétéroclite étudia l’œuf, s’approchant de plus en plus, pas à pas, prudemment. Après de longues réflexions personnelles, chacun partagea son point de vue :

« Brisons-le ! La possibilité que cet œuf renferme un être nuisible est loin d’être faible. Détruisons-le, pour le bien de toutes » proposa Adrisse.

« Orientons nos rêves vers cette entité, et nous saurons tout. Les Songes perceront son mystère… », affirma Lyanoé.

« Créons une machine capable de voir à travers la matière et nous saurons ce qui se cache sous cette coquille, nom d’un piston ! Nous avons tout notre temps ! » Pesta J’kan devant l’empressement dont faisaient preuve ses pairs.

« Isolons-le ! Oui, isolons-le ! Ou refroidissons-le de force ! Faisons-le souffrir, forçons-le à se révéler ! Si cet environnement fait sa force, dépaysons-le : c’est le plus sûr moyen de l’affaiblir.» énonça Kislka avec un petit rire confinant au sadisme.

« Prions la Dame Grise qu’elle nous inonde de ses Sages conseils. Dans ses enseignements se trouve la réponse. Si ce qu’il y a dans cet œuf vit et n’est pas corrompu, nous ne devons pas interférer dans le cycle de son développement : probablement est-il une pierre de l’Equilibre tout autant que vous et moi. Sinon plus. » Rappela Garell.


Et nul ne retint le conseil du Témoin, si conseil il y eut.

A’ta’la’l’ka, elle, ne dit rien, se contentant de faire comprendre que la décision devait être remise au lendemain, la nuit portant conseil.

Mais dans cette nuit là, l’un des membres du groupe fauta. Qui ? Impossible de le savoir. On entendit simplement un cri désespéré, suivi d’un sourd craquement. Quelqu’un avait prélevé un morceau de coquille, s’aidant d’un pieu et d’un marteau. Quelqu’un avait réveillé l’embryon qui sommeillait dans l’écrin brûlant…

Tout alla si vite… Des cris, des flammes et des supplications. Adrisse fut la première à tomber, alors que sa Lame tentait en vain d’atteindre la créature nimbée de feu qui émergeait déjà. Lyanoé et Kislka moururent quelques secondes plus tard, enveloppés d’un tourbillon de magie d’entropie, suivis dans leur atroce trépas par Garell qui subit de plein fouet un incendie naissant.

J’kan et le Témoin se cachèrent dans un fourré alors qu’A’ta’la’l’ka restait pétrifiée devant le spectacle, parfaitement découverte mais ne subissant pourtant aucune attaque…
Hypnotisée par la naissance du Rejeton… Ou pétrifiée par la peur que ce dernier lui inspirait comme tout à chacun.
Un rejeton abominable, oui. Exhalant le souffre et la mort. Un rejeton aux yeux de feu et aux sabots d’aciers qui semblait d’une intelligence perfide ; d’une puissance aussi démentielle que perverse.

Son hurlement monta dans la nuit, et on jura avoir entendu « Calypse ». Comme si la bête s’identifiait… Du moins, à partir de cet instant là, c’est ainsi que fut surnommé le premier Maraudeur du Dernier Soupir.

J’kan, n’en tenant plus, sortit de sa cachette et se mit à cavaler dans la forêt. Peine perdue : les langues de feu le rattrapèrent et le réduisirent en morceau.
A’ta’la’l’ka, quant à elle, esquissa un pas en arrière. Un pas de trop. Elle fut projetée par un souffle puissant qui l’envoya voler dans la forêt. Elle disparue dans la canopée sans pousser le moindre cri.

Le Rejeton s’avançait vers la cachette sommaire du Témoin, mais un sifflement au-delà des montagnes l’appela. Calypse s’immobilisa, secoua sa tête abominable puis écouta de nouveau. Nul doute. Son Maître l’appelait. Le Cheval partit au galop, sans plus un regard en arrière, la végétation réduite en cendre à son passage et la terre stérilisée sous ses pas...

Ainsi, seul le Témoin sortit vivant de ce périple, rentra immédiatement dans sa faction, coucha ce qu’il avait vu sur le parchemin mais ne signa pas son récit. Il se décrivit comme profondément lié à ce Maraudeur, étant le premier être encore vivant à avoir croisé son regard, et disparut quelques cycles plus tard.

Dans la clairière, plus rien ne poussa et les éclats de l’immense coquille sont aujourd’hui de grands cailloux qui se dressent, menaçants, au cœur du bois d’incubation…
A noter toutefois que le corps de la mystérieuse A’ta’la’l’ka ne fut jamais retrouvé, et il demeure point totalement certain que la Nemen muette succomba au choc qu’elle reçut. »

La naissance de Calypse le Dernier Soupir, par le Témoin Kilus





(Elaboré à partir de textes proposés par Arkana Voroshk)